Je vais vous faire une confidence.
Dans ce projet, l'épreuve la plus difficile n'a jamais été celle des défis du lendemain.
Ni les travaux.
Ni les procédures administratives.
Ni même les commentaires.
Je n'ai jamais eu la prétention de me placer au niveau de jugements éphémères destinés à flatter des egos de passage.
La seule épreuve réellement difficile...
c'est de dire au revoir.
Je ne l'avais pas anticipée.
Aujourd'hui, je navigue entre deux courants contraires :
l'excitation de demain,
la gratitude immense...
et la tristesse sincère de devoir quitter l'établissement du Muhlwasser,
ma première chaloupe.
Celle qui m'a tout donné.
Celle que j'ai portée, réparée, sauvée, aimée.
Une maison vivante.
Un enfant que je dois désormais laisser à quai pour pouvoir continuer le chemin.
C'est pour cela qu'il n'y aura ni photos,
ni vidéos,
ni inauguration,
ni médias.
Je décline toutes les demandes.
Le service du 20 décembre 2025, le dernier,
je souhaite le vivre dans l'isolement,
la gratitude
et le silence.
Ces derniers temps, les services sont chargés d'émotions.
Il m'arrive de m'éclipser dans mon bureau
pour laisser sortir ce qui doit sortir.
Accepter de tourner cette page n'est pas simple.
Mais c'est nécessaire.
Alors, j'ai décidé de lui rendre hommage.
J'ai écrit l'histoire de cette chaloupe
et celle de son capitaine.
Je voulais qu'elle existe.
Qu'elle laisse une trace.
Qu'elle reçoive la reconnaissance, l'amour et la fidélité qu'elle mérite.
Ce récit est désormais terminé.
Je vous y raconte tout :
les réussites,
les échecs - le Soleil,
les choix déterminants,
le Covid,
les tempêtes,
les renaissances.
Par devoir.
Par transparence.
Par gratitude.
Si vous souhaitez connaître le futur de l'établissement,
si vous voulez savoir ce qu'il deviendra,
quand il rouvrira,
sous quelle forme
et avec quelle vision,
alors il faudra passer par cet effort de lecture.
Rien ne sera annoncé ailleurs.
Rien ne sera dévoilé autrement.
Le futur ne s'éclaire qu'à la lumière du passé.
À mes proches,
mes amis,
mes fidèles clients,
mon équipage :
je vous demande pardon.
Je serai moins présent dans les semaines à venir.
Cet isolement m'est nécessaire.
Ce sont les dernières lignes d'un livre qu'il faut fermer
pour pouvoir en ouvrir un autre
et continuer le chemin.
Dario.
